Les mangroves du Parc national du banc d'Arguin en Mauritanie

En Mauritanie, dans le secteur situé entre le cap Timiris (19°20'N) et le cap Iwik (19°53'N), sous climat aride (20 mm de pluie par an) on observe quelques bosquets résiduels d'Avicennia germinans dans les marais maritimes du Parc national du banc d'Arguin (PNBA). Il s'agit d'ailleurs des palétuviers les plus septentrionaux de cette partie de l'Afrique. Ce sont les herbiers de zostères qui constituent la partie la plus originale du vaste estran du banc d'Arguin. D'autes herbiers, exondés à marée basse, constitués par  Spartina maritima se développent dans la baie de l'Etoile et à proximité des Avicennia à Tidra. Du cap Iwik à la baie du Lévrier se développe un type de marais maritime caractéristique des milieux arides, formé essentiellement de sebkhas littorales, immenses surfaces de debadeb sableuses et salées, recouvrant un horizon riche en argile et en matière organique. En fait, ils constituent les reliques de mangroves d'embouchures, autrefois beaucoup plus étendues... comme l'atteste la présence de périophtalmes, de crabes violonistes Uca et de gastéropodes Tympanotonus jusque dans la baie de l'Etoile près de Nouadhibou.

Avicennia spp. peut se développer dans des conditions de salinité supérieures à celle de l'eau de mer : c'est pourquoi cette espèce s'est maintenue sur le littoral du PNBA. Son recul, ancien, semble lié au moins autant à des raisons écologiques qu'à des causes anthropiques. Aussi, est-il raisonnable  d'envisager des opérations de reboisement en palétuviers. Par rapport aux reboisements classiques de terre ferme, ce type d'opération, déjà pratiqué dans le Golfe Arabo-persique sous climat encore plus aride, a en effet l'immense avantage de ne pas être tributaire des précipitations ou de l'irrigation.

Mangroves à Avicennia et amas coquillers anciens au cap Timiris (photos JML 1990)

Le cap Timiris via Google earth